Par TABOU Céline, spécialiste de la Chine, Rédactrice Chez IPSA Initiative pour la Paix et la Sécurité en Afrique.
L’Arabie Saoudite est un allié historique des Etats-Unis, à tel point que les tensions existantes entre les deux pays n’entravent en rien le Pacte de Quincy, signé en 1945. Au cours des années, les présidents américains ont choyé la monarchie saoudienne afin d’assurer l’approvisionnement en pétrole dont ont besoin les Etats-Unis. Membre de l’OPEP, l’Arabie Saoudite joue un rôle géostratégique majeur par sa présence sur la péninsule Arabique et son poids démographique dans la région, tout particulièrement au sein du marché pétrolier mondial. Monarchie absolue islamique, ce royaume constitue un atout considérable pour les Etats-Unis, pays client ayant des besoins pétroliers élevés.
Lorsque l’on analyse l’histoire des relations entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, nous pouvons nous interroger sur les enjeux de la visite du président américain Joe Biden de la ville saoudienne de Djeddah.
Pour y répondre, nous devons d’abord nous pencher sur l’histoire des relations américano-saoudiennes, ainsi que les causes de la solidité de cette relation depuis près de 80 ans, alors que Riyad, capitale saoudienne, tournait le dos à ses alliés britanniques et russes.
Les États-Unis ont reconnu l’Arabie Saoudite en 1931 puis signé un accord provisoire de représentation diplomatique et consulaire en 1933. Mais Washington a reconnu avoir établi des relations diplomatiques permanentes avec l’Arabie Saoudite en 1940. Cependant, un ambassadeur américain résidera dans le royaume quelques années plus tard. D’ailleurs, la première ambassade des Etats-Unis en Arabie Saoudite a ouvert ses portes à Djeddah en 1949, et déménagea à Riyad en 1984.
Durant cette période, la relation américano-saoudienne a connu des hauts et des bas qui n’ont pas altéré les intérêts mutuels des deux pays, raisons pour lesquelles la visite de Joe Biden à Djeddah a été scrutée par les observateurs.
Outre la volonté de Washington de restaurer son influence stratégique dans la région et de contrer la Chine et la Russie, Joe Biden a également des intérêts intérieurs qui l’ont obligé à mettre de côté ses discours virulents contre le prince héritier Mohammed ben Salmane, aussi surnommé « MBS », suite à sa participation dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
La visite de Joe Biden en Arabie saoudite et sa participation au Sommet de Djeddah sur la sécurité et le développement a donc bénéficié d’un large intérêt politique et médiatique.
1. UNE VISITE CONTROVERSÉE DANS UN CONTEXTE TENDU
Durant vingt-quatre heures (du 15 au 16 juillet 2022), le président américain Joe Biden aura tenté de présenter sa vision du Moyen Orient, après avoir voulu transformer le royaume saoudien en « Etat paria ». Cette expression a surpris par sa dureté mais elle traduit les nombreuses tensions existantes entre les deux pays, même si la relation reste aussi solide qu’un roc.
Dès mai 1931, les États-Unis reconnaissent d’ailleurs officiellement l’Arabie Saoudite en lui accordant une pleine reconnaissance diplomatique. Le Royaume saoudien devient alors un partenaire privilégié des Etats-Unis, à tel point que Washington ignore certains aspects de la royauté saoudienne, notamment la question des droits de l’homme. (Washington préfère s’assurer le maintien d’une production de pétrole conforme à ses besoins lui permettent de ce fait de soutenir les politiques de sécurité nationale des États-Unis.)
En mai 1933, Ibn Séoud a accordé une concession à la société américaine Standard Oil of California, leur permettant d’explorer le pétrole dans la province orientale du pays, Al-Hassa. Cet accord acte des relations diplomatiques normalisée entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, qui seront par la suite officialisées dans l’accord d’assistance mutuelle de 1951.
Les relations étaient encore faibles à cette période-là, car les Etats-Unis n’avaient pas encore d’intérêt à établir des missions en Arabie Saoudite. Les affaires saoudiennes étaient gérées alors par la délégation américaine au Caire, en Égypte, puis les États-Unis ont envoyé un ambassadeur résident dans le pays qu’à partir de 1943.
En effet, il faudra attendre la découverte de pétrole en mars 1938 pour que l’Arabie Saoudite devienne un enjeu majeur pour les Etats-Unis et qu’une alliance stratégique s’établisse. Dans une note datée du 18 février 1943, Washington accorde à l’Arabie Saoudite le bénéfice du prêt-bail. Le Président Roosevelt ajoute que « par la présente je constate que la défense de l’Arabie saoudite est vitale pour la défense des Etats-Unis ».
Cette alliance sera d’ailleurs instaurée lors de la rencontre en 1945 entre Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud[1], fondateur de l’État moderne de l’Arabie Saoudite, et le Président Franklin Roosevelt, à bord du croiseur USS Quincy, qui a abouti au « Pacte du Quincy ». Il s’agit pour les Américains d’avoir l’assurance de pouvoir exploiter le pétrole saoudien et pour les Saoudiens, d’être protégés par l’arsenal militaire américain.
Cette alliance improbable s’est faite « entre le nouveau leader du monde occidental, parangon de liberté, de démocratie et de modernité, et le régime théocratique d’Arabie Saoudite, nouvel épicentre du Golfe et symbole de rigorisme et d’hermétisme ».
Ce pacte aurait compris cinq points, selon Henry Laurens:
- Ibn Saoud n’aliénait aucune partie du territoire, les compagnies concessionnaires ne seraient que locataires des terrains ;
- la durée des concessions était prévue pour 60 ans. À l’expiration du contrat (en 2005 !), les puits, les installations et le matériel reviendraient en totalité à la Monarchie. À l’échéance, le contrat aurait été prolongé pour une nouvelle période similaire ;
- par extension, la stabilité de la péninsule Arabique faisait partie des intérêts vitaux des États-Unis ;
- le soutien américain concernait non seulement sa qualité de fournisseur de pétrole à prix modéré mais aussi celle de la puissance hégémonique de la péninsule Arabique ;
- Washington garantissait la stabilité de la péninsule, et plus largement de l’ensemble de la région du Golfe sous forme d’assistance juridique et militaire dans les contentieux opposant les Saoudiens aux autres Emirats de la péninsule.
Les relations entre les deux nations se sont renforcées après la Seconde Guerre mondiale car les autorités saoudiennes vont prendre le contrôle de la Saudi Aramco. En 1950, un accord de partage des bénéfices nets à 50/50 est signé. Vingt deux ans plus tard, le gouvernement saoudien prend 25% des parts de la Saudi Aramco, puis 60% en 1973 en représailles au soutien américain à Israël lors de la guerre du Kippour. La Saudi Aramco sera ainsi entièrement nationalisée par les autorités saoudiennes en 1980. Cette prise de position n’affectera pas pourtant la relation américano-saoudienne, qui restera solide pendant toute la durée de la Guerre froide.
En effet, l’Arabie Saoudite s’est détournée de son allié soviétique, après la purge de Staline, et a mené la lutte contre les Communistes aux côtés des Américains. Cette rupture des échanges entre Saoudiens et Russes va profiter aux Américains. Lors du premier choc pétrolier de 1973, les économies occidentales ralentissent et voient émerger le chômage de masse, le déficit des comptes publics et la paupérisation d’une partie de leur classe moyenne.
Une relation stable et solide entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis va s’avérer nécessaire malgré les divergences entre les deux pays sur un certain nombre de sujets. Lors du second choc pétrolier en 1979, l’Arabie Saoudite tente de rétablir ses relations diplomatiques avec Moscou afin de coordonner la production pétrolière mondiale et de trouver conjointement une solution durable à la crise. Cette tentative de rapprochement n’aura pas lieu en raison de l’implication des États-Unis, qui refusent une alliance entre le royaume saoudien et son ennemi juré, l’URSS.
Dans un discours sur l’État de l’Union le 23 janvier 1980, le président américain Jimmy Carter (1977-1981) réitère la vision de Franklin Roosevelt : « Que notre position soit absolument claire : une tentative de toute force extérieure de prendre le contrôle de la région du golfe Persique sera considérée comme une attaque contre les intérêts vitaux des États-Unis d’Amérique, et un tel assaut sera repoussé par tous les moyens nécessaires, y compris la force militaire ».
Selon Olivier Pasquier, afin d’affaiblir économiquement l’Union Soviétique, dont 30% du PIB dépend du pétrole, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite signent, en 1986 un accord visant à augmenter la production de pétrole, officiellement pour satisfaire les besoins occidentaux en énergie.
Par la suite, la solidité de cette relation se verra lors de la première guerre du Golfe en 1991[2] car la coalition internationale menée par les États-Unis est renforcée par un contingent de 118 000 hommes venus d’Arabie Saoudite. Le royaume saoudien sera également protégé par cette coalition de 34 pays en raison de la menace que pouvait faire peser l’armée du président irakien Saddam Hussein après l’annexion du Koweït.
En dépit des apparences, la relation américano-saoudienne a connu des tensions. Le premier conflit entre l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis remonte à avril 1936 lorsqu’éclate un conflit entre les Juifs et les Arabes[3]. Les Etats-Unis souhaitaient la création d’un Etat israélien indépendant tandis que l’Arabie Saoudite penche pour la position arabe. Craignant pour ses intérêts pétroliers américains en Arabie Saoudite, qui pourraient être pris en otage en fonction des évolutions du conflit, Washington va tenter d’apaiser les tensions avec le roi Ibn Séoud.
D’après Lisa Romeo, dans les années 1990, les autorités saoudiennes sont critiquées par certains milieux d’affaires et d’intellectuels par des jeunes universitaires, et surtout par des milieux d’extrémistes religieux pour son alliance avec les Etats-Unis. « Ils l’accusent d’avoir favorisé la mise en place d’un protectorat américain en Arabie Saoudite. De plus, les multiples dépenses de la monarchie pour sa sécurité endettent fortement l’Etat au milieu des années 1990, période durant laquelle le coût du pétrole est bas. Le mécontentement de l’opposition augmente et la tension s’exprime de manière violente », cela s’est traduit par un attentat contre cinq américains à Ryad, en novembre 1995; une attaque contre la base aérienne de Khobar, en juin 1996 faisant 19 morts d’origine américaine.
Ces informations alimentent la défiance tant aux Etats-Unis qu’en Arabie Saoudite, questionnant les fondements de l’alliance. Cependant, le Pacte de Quincy, initialement signé pour une durée de 60 ans, est renouvelé en 2005 par Georges W. Bush (2001-2009) pour 60 ans de plus.
Un tournant dans les relations se fera sentir après les attentats du 11 septembre 2001, aux Etats-Unis. « Ces attentats ont eu des conséquences dévastatrices sur la nature problématique de l’alliance saoudo-américaine car, sur les 19 kamikazes, une quinzaine était d’origine saoudienne », a indiqué David Rigoulet-Roze[4]. Les attaques terroristes contre New York et Washington, D.C., et dans un domaine près de Shanksville, en Pennsylvanie, par quatre avions détournés, ont été menées par 19 pirates de l’air, dont 15 sont venus de l’Arabie Saoudite. Selon l’ex-sénateur Bob Graham, un document classifié prouve le rôle financier des Saoudiens dans les attentats du World Trade Center. Le rapport du Comité pour le renseignement de la Chambre des Représentants est constitué d’un texte de 28 pages, intitulé « Éléments, discussion et récit concernant certains sujets sensibles de sécurité nationale ».
« Ce rapport montre la participation directe du gouvernement saoudien dans le financement du 11 Septembre », avait déclaré l’ancien président du comité, Bob Graham, qui a assuré que « nous savons au moins que plusieurs des 19 kamikazes ont reçu le soutien financier de plusieurs entités saoudiennes, y compris du gouvernement. Le fait de savoir si les autres ont été soutenus aussi par l’Arabie Saoudite n’est pas clair, car cette information a été cachée au peuple américain. Les Saoudiens savent ce qu’ils ont fait, ils savent que nous savons. La vraie question est la manière dont ils interprètent notre réponse. Pour moi, nous avons montré que quoi qu’ils fassent, il y aurait impunité.»
D’ailleurs, selon une communication du Département d’État américain de 2009 par Hillary Clinton, secrétaire d’État américain[5], « les donateurs en Arabie Saoudite constituent la source la plus importante de financement des groupes terroristes sunnites dans le monde », selon The Institute for the Analysis of Global Security.
Le rapprochement récent entre les États-Unis et l’Iran a suscité de vifs questionnements de la part de l’Arabie Saoudite qui remet alors en question sa relation avec le pays de l’oncle Sam. Au-delà de cette nouvelle stratégie géopolitique, la présidence de Barack Obama a lancé une stratégie d’autonomie énergétique afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du Golfe en général, et plus particulièrement de l’Arabie Saoudite. Or, le pétrole est l’un des deux piliers de l’alliance entre les deux pays.
Afin d’apaiser les tensions, le président Barack Obama se rend en Arabie Saoudite, le 20 avril 2016 mais il ne sera pas reçu par le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoul. Pour de nombreux analystes, cette absence de rencontre est une marque de snobisme de la part du roi saoudien.
Alors que la présidence américaine tente d’assurer qu’il n’y a aucun problème avec l’Arabie Saoudite, un membre éminent de la famille royale saoudienne a déclaré à CNN « un recalibrage » de la relation américano-saoudienne était nécessaire au milieu des bouleversements régionaux, de la baisse des prix du pétrole et des tensions persistantes entre les deux alliés de longue date.
Un avis partagé par l’ancien chef du renseignement saoudien, le prince Turki Al-Faisal, qui a indiqué qu’il va falloir « un recalibrage de notre relation avec l’Amérique. (…) Jusqu’où pouvons-nous aller avec notre dépendance vis-à-vis de l’Amérique, dans quelle mesure pouvons-nous compter sur la fermeté des dirigeants américains, qu’est-ce qui fait que nos avantages communs se rejoignent. Ce sont des choses que nous devons recalibrer ».
En dépit des tensions, les relations entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis n’iront pas jusqu’à la rupture. L’interdépendance entre les deux pays les pousse à se supporter et à conjuguer en fonction des présidents américains successifs et des aléas géopolitiques. Toutefois, la fin de l’ère de Barack Obama va entraîner un nouveau rapport entre le roi Ibn Séoud et le président Donald Trump. En mai 2017, il est reçu avec faste pour son premier déplacement présidentiel à l’étranger. Les États-Unis et l’Arabie Saoudite annoncent des méga-contrats excédant 380 milliards de dollars, dont 110 pour des ventes d’armements américains à Ryad visant à contrer les “menaces iraniennes” et à combattre les islamistes radicaux.
Cependant, l’arrivée de Joe Biden va de nouveau changer les rapports de confiance retrouvée avec Donald Trump. En effet, le 2 octobre, Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien critique de Ryad, est assassiné dans le consulat saoudien d’Istanbul, en Turquie. Des voix se sont élevées pour dénoncer un crime politique commandité par le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Cependant, les autorités saoudiennes ont assuré ne pas être responsables. Pour Donald Trump, les explications saoudiennes sont crédibles mais trop courtes.
Or en pleine campagne électorale à la présidence des Etats-Unis, en novembre 2019, Joe Biden avait eu des mots durs pour condamner l’Arabie saoudite et son prince héritier, Mohammed ben Salmane, assurant que « nous allons leur faire payer le prix [de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi] et nous ferons de cet État les parias qu’ils sont ».
Cependant, trois ans plus tard, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont exacerbé les prix de l’essence, obligeant Joe Biden à faire des courbettes aux autorités saoudiennes.
2. LE PETROLE : OBJECTIF PRINCIPAL DE LA VISITE DE JOE BIDEN
Le président américain avait donc promis de faire de la monarchie pétrolière un « paria » à cause de l’assassinat de Jamal Khashoggi et des multiples violations des droits de l’homme. Une fois élu, il a déclassifié un rapport accablant sur la responsabilité du prince héritier, Mohamed Ben Salmane, dans la mort du journaliste. Un acte que Donald Trump avait toujours refusé de faire, préférant se ranger derrière les arguments du gouvernement saoudien.
Pourtant, cet assassinat a provoqué une crise diplomatique mondiale mais aussi ébranlé les relations entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. En effet, depuis plusieurs années, des rapports et des articles de presse accusent le royaume saoudien de financer des groupes terroristes dans la région et de ne pas jouer franc jeu avec ses anciens Alliés.
En dépit de sa volonté de faire de la monarchie saoudienne un “paria”, le président Joe Biden s’est plié à une logique économique et électorale. Sa première visite, très remarquée en Arabie saoudite, est la 12e visite d’un président américain, en comptant celle des huit derniers présidents américains en 50 ans. Profitant de cette relation solide et quasiment sans faille, entre les deux pays, Joe Biden a cru pouvoir convaincre le royaume saoudien d’augmenter sa production : « je fais tout mon possible pour augmenter la production pour les Etats-Unis », a-t-il déclaré le 15 juillet. Un objectif crucial pour ce dernier, qui doit faire face à la grogne de sa population. En effet, la référence américaine, le baril de WTI, a franchi les 123 dollars et a bondi de quelques 70% en un an. À la pompe aux Etats-Unis, le litre d’essence a dépassé les 5 dollars dans tous les Etats, selon l’Association Américaine des Automobilistes (AAA). En un an, le prix a gonflé de 62%, tout comme le mécontentement des automobilistes.
La hausse de l’essence entraîne inévitablement la chute du pouvoir d’achat des Américains, ce qui pourrait coûter au clan démocrate les élections de mi-mandat. Raison pour laquelle, Joe Biden a tout tenté pour s’attirer les faveurs du roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.
Le président américain Joe Biden est arrivé le 15 juillet en Arabie Saoudite pour une visite destinée à remettre à plat les relations. Il a rencontré le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud au Palais de la paix à Djeddah. Le patron de la Maison blanche s’est aussi entretenu avec le prince héritier Mohamed ben Salmane, qu’il a salué par un simple contact du poing (check) et d’autres officiels saoudiens avec lesquels il a évoqué les enjeux pétroliers et de la sécurité énergétique, la défense et la sécurité régionale ainsi que les droits humains.
Avant son départ, le président des États-Unis a tenu à publier une tribune dans le Washington Post pour justifier son choix de se rendre les vendredi 15 et samedi 16 juillet 2022 en Arabie Saoudite. Sachant son voyage controversé, il a dit savoir « que beaucoup ne sont pas d’accord avec ma décision d’aller en Arabie Saoudite. (…) Mes vues sur les droits humains sont claires et durables et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage ».
Cette visite intervient également dans le cadre du sommet arabo-américain du 16 juillet à Djeddah, en présence des dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Qatar, Koweït, Bahreïn et le Sultanat d’Oman) ainsi que l’Égypte, la Jordanie et l’Irak.
A cette occasion, l’administration Biden a mis en exergue sa nouvelle « vision » pour le Moyen-Orient basée sur le dialogue et la coopération économique et militaire, dans un contexte de normalisation des échanges entre Israël et les pays arabes. Le président américain avait assuré qu’il ne lèverait pas les sanctions contre l’Iran – où s’est rendu le président russe Vladimir Poutine -, tant que Téhéran ne respecterait pas ses engagements en matière nucléaire. Préférant la voie diplomatique, il n’a cependant pas hésité à montrer son impatience face aux iraniens. D’ailleurs, concernant la visite de son rival russe, le président américain a assuré que « nous ne tolérerons pas qu’un pays essaie d’en dominer un autre dans la région au travers de renforcement militaires, d’incursion, et/ou de menaces ».
Ainsi, le but affiché du président américain est de restaurer l’influence américaine dans la région, qui s’est étiolée au cours des années en raison de la stratégie d’autonomie énergétique de Barack Obama, et de la politique intérieure de Donald Trump.
Joe Biden doit affronter la méfiance de ces alliés inconditionnels arabes, mais surtout composer avec la concurrence de ces « ennemis », la Chine et la Russie. En effet, désormais, les fondamentaux de l’ordre économique et géopolitique mondial se tournent vers les économies émergentes car Pékin et Riyad travaillent sur des contrats pétroliers libellés en devise chinoise afin de s’émanciper du dollar américain. De plus, l’Arabie Saoudite fournit près de 10,5 millions de barils par jour (mbj), selon le dernier rapport mensuel de l’Opep, à la Chine. De son côté, Moscou, ancien allié historique de Riyad, a fourni plus d’un million de tonnes de fioul au Royaume. La Chine et la Russie ont eu des échanges avec les autorités saoudiennes au cours de cette année et ont annoncé leurs intentions de renforcer leurs relations diplomatiques et commerciales.
Pour Joe Biden, il est impossible pour les Etats-Unis de perdre leur leadership dans la région. Raison pour laquelle il a assuré que son pays « ne se détournerait pas » du Moyen-Orient en laissant « un vide que pourraient remplir la Chine, la Russie ou l’Iran ». Pour justifier ses propos et sa position, il a rappelé qu’il était le premier président américain depuis les attentats du 11 septembre 2001 à se rendre au Moyen-Orient sans que l’armée américaine ne soit engagée dans une intervention militaire de grande ampleur. Il a aussi affirmé devant un parterre de dirigeants arabes que « les Etats-Unis investissaient pour construire un meilleur avenir dans la région en coopération avec vous tous ».
Des investissements, qui n’ont pas encore été chiffrés, mais qui devront rattraper le retard. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Arabie Saoudite ainsi que le principal client d’Aramco, compagnie pétrolière dirigée par Yasser al-Rumayyan, gouverneur du Fonds d’investissement public, mis en place pour orienter les investissements vers le marché chinois.
La présence de Joe Biden à Djeddah a suscité une forte opposition. De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer et dénoncer cette visite incongrue en Arabie saoudite. D’un côté, les Alliés attendaient une prise de position plus ferme concernant le conflit israélo-palestinien, et sur la mort de Jamal Khashoggi ainsi que de la journaliste palestinienne de la chaîne Al-Jazira, Shireen Abu Akleh.
Ainsi, les Israéliens ont regretté l’absence d’alignement de la diplomatie des Etats-Unis sur les positions intransigeantes de l’Etat hébreu. De plus, les Palestiniens ont déploré le manque de gestes forts qui auraient pu traduire la volonté affichée par Washington de redevenir l’acteur principal d’un processus de paix israélo-palestinien, qui se fait toujours attendre.
De l’autre, aux Etats-Unis, les défenseurs des droits de l’homme ont déploré des images montrant l’entente très cordiale entre Joe Biden et MBS. Pour le sénateur Bernie Sanders, le président américain n’aurait pas dû faire honneur au royaume et au prince héritier Mohammed ben Salman en raison de son bilan en matière de droits de l’homme et du meurtre, en 2018, du journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi.
Lors d’une interview le 17 juillet dans l’émission This Week with George Stephanopoulos sur ABC, Bernie Sanders a pointé du doigt la monarchie saoudienne assurant que « nous parlons d’une famille qui pèse 100 milliards de dollars, qui remet en cause la démocratie, qui traite les femmes comme des citoyens de seconde zone, qui assassine et emprisonne ses opposants ».
Certains analystes ont également fait part de leurs doutes vis-à-vis de cette visite : « c’est un déplacement qui ne va pas de soi vis-à-vis de l’opinion publique américaine, compte tenu de la posture adoptée par Joe Biden au début de son mandat. Du côté des Démocrates, on l’accuse de se renier. Et du côté des Républicains, on ricane en disant qu’il fait comme Trump après l’avoir résolument critiqué. Sa tribune vise donc à répondre par anticipation à ces attaques », a expliqué David Rigoulet-Roze. D’ailleurs, Joe Biden s’est défendu en assurant avoir « renversé la politique de chèques en blanc que nous avions héritée du précédent président Donald Trump. Depuis le début, mon but a été de réorienter – mais pas de rompre – les relations ».
Une réorientation difficile à avaler tant aux Etats-Unis qu’au Moyen Orient car Joe Biden n’est pas parvenu à convaincre, encore moins sur les dossiers sensibles, comme les droits de l’homme. Selon lui, « le futur appartiendrait aux pays (…) dont les citoyens peuvent remettre en cause et critiquer leurs dirigeants sans avoir peur de représailles ». Et concernant l’assassinat de Jamal Khashoggi, Joe Biden a assuré avoir évoqué cette affaire « au tout début » de sa réunion avec le Prince héritier, affirmant avoir été « on ne peut plus clair ». Mais des activistes ont accusé Joe Biden de se renier pour des barils de pétrole, et d’entraver la défense des droits de l’homme des ONG qui dénoncent la monarchie saoudienne depuis des années.
Le président américain Joe Biden a quitté l’Arabie Saoudite sans avoir atteint le minimum en termes de prévisions des marchés internationaux de l’énergie. Selon la déclaration finale du sommet de Djeddah sur la sécurité et le développement : « Les dirigeants ont souligné l’importance d’assurer la sécurité énergétique et la stabilité des marchés de l’énergie(…). Les dirigeants ont également salué les efforts de l’OPEP+ visant à stabiliser les marchés pétroliers d’une manière qui sert les intérêts des consommateurs et des producteurs et soutient la croissance économique, et la décision de l’OPEP+ d’augmenter la production pour les mois de juillet et août, et a salué le rôle de premier plan du Royaume d’Arabie saoudite dans la réalisation d’un consensus entre les membres de l’OPEP+ ».
Pour de nombreux acteurs économiques, la visite de Joe Biden est un échec car il n’est pas parvenu à obtenir une hausse significative de la production de pétrole, ni même des engagements pétroliers clairs auprès des dirigeants du Golfe. L’Arabie Saoudite a souligné, par le biais de son prince héritier Mohammed ben Salmane, au cours d’un discours retransmis en direct, qu’elle ne pourra pas à l’avenir augmenter sa production quotidienne au-delà de 13 millions de barils. Le royaume produit actuellement près de 11 millions de barils quotidiennement et dispose d’une capacité immédiate de croître sa production à hauteur de douze millions de barils et à près de 13 millions de barils à l’horizon de 2027, après le parachèvement des travaux actuels de développement de ses installations. Les différentes déclarations saoudiennes parues dans les médias ont indiqué que la production s’élèvera à hauteur de 13 millions de barils au quotidien, ce qui constitue une victoire du locataire de la Maison Blanche. Mais le 16 mai 2022, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, avait indiqué que le royaume devrait accroître sa capacité productive de pétrole de plus d’un million de barils quotidiennement soit à plus de 13 millions de barils d’ici la fin de l’année 2026 ou début 2027, mais pas avant.
Il apparait que Riyad ne compte pas se plier aux intérêts internes américains, préférant désormais se tourner vers une politique économique diversifiée et non centrée sur le pétrole, avec des accords commerciaux tournés vers d’autres partenaires que les Etats-Unis. Preuve en est, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, a expliqué que “nous prêtons une écoute attentive à nos partenaires et à nos amis, partout dans le monde, et en particulier, les pays consommateurs de pétrole, mais en fin de compte, l’OPEP suit le cours et l’état du marché et fournit les approvisionnements en énergie selon les besoins exprimés“.
De retour à Washington, Joe Biden devra trouver d’autres solutions pour remporter les élections de mi-mandat, sans avoir à promettre une baisse significative de l’essence, faute d’arrangement avec les pays pétroliers. C’est pourquoi, certains observateurs indiquent que le président américain pourrait recourir à son ultime et majeur atout dans le secteur de l’énergie : la suppression de la taxe fédérale qui est de l’ordre de 18,4 cents par gallon sur l’essence.
Malgré tout, Joe Biden n’est pas parti bredouille de sa visite en Arabie Saoudite, car les deux pays ont signé 18 accords, dont les accords d’Artémis permettant une exploration conjointe de la Lune et de Mars. Ces accords ouvrent de nouvelles perspectives de coopération commune dans les domaines de l’investissement, de l’énergie, des technologies de l’information et de la communication, de l’espace et de la santé.
CONCLUSION
En dépit de relations commerciales anciennes, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite doivent revoir les bases de leur coopération, car le bouleversement de l’ordre mondial qui est en train de se faire, et les nouveaux modèles économique et commerciaux internationaux (nouveaux partenaires commerciaux d’importance tels la Chine, guerre en Ukraine, changement d’orientation politique, modification de la chaine d’approvisionnement, …) imposent des pratiques diplomatiques différentes.
En effet, les Etats-Unis doivent désormais comprendre que les pays du Moyen-Orient ne souhaitent plus revenir à une politique d’alignement systématique sur les politiques américaines. De plus, les États de la région ne sont plus aux ordres des États-Unis et raisonnent en fonction de leurs intérêts nationaux respectifs. Comme l’a expliqué Didier Billion, les pays arabes ont une « posture compréhensive, ou à tout le moins intéressée, à l’égard de Moscou et de Pékin ce qui inquiète en retour fortement Washington » qui perd la main dans la région.
La venue de Joe Biden en Arabie saoudite a montré les limites de la relation bilatérale et notamment de la volonté de Riyad d’instaurer un nouveau partenariat avec des pays différents, tels que la Chine et la Russie. D’ailleurs, l’obsession américaine pour la Chine et la Russie a conduit Joe Biden sur une voie bien complexe, car de nombreux pays arabes ont décidé de s’allier à ces économies émergentes, sortant des carcans idéologico-politique américains. Si les Etats-Unis veulent retrouver leurs anciens alliés et pouvoir compter dans la région, ils devront mettre en place une relation « win-win », sans faux semblant, ni discours changeant.
De plus, Washington devra convaincre les monarchies arabes du Golfe de coopérer avec l’Iran, afin de trouver des solutions de compromis, et notamment d’inviter les palestiniens et les israéliens à revenir sur la table des négociations, pour la mise en place de deux Etats. L’administration Biden a encore beaucoup de chemin à parcourir pour refonder une relation de confiance et d’égal à égal avec l’Arabie saoudite pour pouvoir compter sur le marché pétrolier saoudien.
BIBLIOGRAPHIE
Agence Anadolu, (15.07.2022), Arabie saoudite: le roi Salmane et Biden discutent du renforcement des relations bilatérales, Traduit de l’arabe par Hajer Cherni, https://www.aa.com.tr/fr/afrique/arabie-saoudite-le-roi-salmane-et-biden-discutent-du-renforcement-des-relations-bilat%C3%A9rales-/2638081
Agence Anadolu, (16.07.2022), Clôture du sommet de Djeddah qui a vu la participation de Biden et de 9 dirigeants arabes https://www.aa.com.tr/fr/monde/cl%C3%B4ture-du-sommet-de-djeddah-qui-a-vu-la-participation-de-biden-et-de-9-dirigeants-arabes/2638488#
Agence France Presse, (15.07.2022), Biden en Arabie saoudite : un “check” et une mise en garde contre la répression, Le Point, https://www.lepoint.fr/monde/territoires-palestiniens-et-arabie-saoudite-biden-attaque-le-versant-delicat-de-son-voyage-15-07-2022-2483328_24.php
AL NASSER F., (16.07.2022), Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite signent 18 accords stratégiques, selon les médias officiels, Agence de presse Reuters, https://www.challenges.fr/monde/les-etats-unis-et-l-arabie-saoudite-signent-18-accords-strategiques-selon-les-medias-officiels_821298
AREFI A., (08.05.2020), États-Unis-Arabie saoudite : l’alliance fissurée, Le Point, https://www.lepoint.fr/monde/etats-unis-arabie-saoudite-l-alliance-fissuree-08-05-2020-2374704_24.php
BILLION D., (19.07.2022), De quoi le voyage de Joe Biden au Moyen-Orient est-il le nom ?, IRIS France, https://www.iris-france.org/168850-de-quoi-le-voyage-de-joe-biden-au-moyen-orient-est-il-le-nom/
BRUNET R., (15.07.2022), Joe Biden en Arabie saoudite ou le retour de la realpolitik américaine, France 24, https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20220715-joe-biden-en-arabie-saoudite-ou-le-retour-de-la-realpolitik-am%C3%A9ricaine
EKOVICH Steven, « L’Arabie saoudite et les États-Unis : une alliance ambivalente et pérenne », Confluences Méditerranée, 2016/2 (N° 97), p. 101-116. DOI : 10.3917/come.097.0101. URL : https://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2016-2-page-101.htm
EYRENSEL R., (16.07.2022), Biden quitte l’Arabie saoudite au terme de sa tournée au Moyen-Orient, Agence Anadolu, https://www.aa.com.tr/fr/monde/biden-quitte-larabie-saoudite-au-terme-de-sa-tourn%C3%A9e-au-moyen-orient-/2638554
FranceInfo avec AFP, (16.07.2022), Joe Biden tente de réaffirmer l’influence américaine au Moyen-Orient lors d’une visite controversée, https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/joe-biden/joe-biden-tente-de-reaffirmer-l-influence-americaine-au-moyen-orient-lors-d-une-visite-controversee_5260162.html
GAOUETTE N., LIPTAK K., KOSINKI M., ROBERTSON N., (20.04.2016), White House: Obama ‘cleared the air’ with Saudi Arabia, CNN, https://edition.cnn.com/2016/04/20/politics/obama-saudi-arabia-tensions/index.html
HAMMOUCH L., (18.07.2022), La déclaration du Sommet de Djeddah, Times of Israel, https://frblogs.timesofisrael.com/la-declaration-du-sommet-de-djeddah/
ISMAIL M., (20.07.2022), Biden a-t-il quitté les pays pétroliers du Golfe les mains vides?, Agence Anadolu, https://www.aa.com.tr/fr/analyse/biden-a-t-il-quitt%C3%A9-les-pays-p%C3%A9troliers-du-golfe-les-mains-vides-analyse/2641330
LAURENS H., (23.02.2016), De quoi parlaient le président américain et le roi saoudien en février 1945 ?, Orient XXI, https://orientxxi.info/magazine/de-quoi-parlaient-le-president-americain-et-le-roi-saoudien-en-fevrier-1945,1213
Le Monde, avec AFP, (26.02.2021), Assassinat de Jamal Khashoggi : le prince héritier saoudien a « validé » l’opération, selon les renseignements américains, https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/26/assassinat-de-jamal-khashoggi-le-prince-heritier-saoudien-a-valide-l-operation-selon-les-renseignements-americains_6071358_3210.html
MANDEVILLE L., (02.02.2015), 11 Septembre : ces 28 pages qui menacent l’axe Washington-Riyad, Le Figaro, https://www.lefigaro.fr/international/2015/02/02/01003-20150202ARTFIG00430-ces-28-pages-qui-menacent-l-axe-washington-riyad.php
PASQUIER O., (24.05.2022), L’Arabie saoudite pendant la Guerre froide, Revue Conflits, https://www.revueconflits.com/larabie-saoudite-pendant-la-guerre-froide/
RIGOULET-ROZE D., (Avril 2021), Les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite : « recalibrage » ou « rééquilibrage » avec Joe Biden ?, Institut d’Études de Géopolitique Appliquée https://www.institut-ega.org/l/les-relations-entre-les-etats-unis-et-l-arabie-saoudite-recalibrage-ou-reequilibrage-avec-joe-biden/
ROMEO L., (17.09.2021), Etats-Unis et Arabie saoudite : les liens du pétrole de 1945 à nos jours, Les clés du Moyen Orient, https://www.lesclesdumoyenorient.com/Etats-Unis-et-Arabie-saoudite-les.html
SAMRANI A., (07.08.2015), Le jour où Roosevelt et Ibn Saoud ont scellé le pacte du Quincy…, L’Orient le Jour, https://www.lorientlejour.com/article/938052/le-jour-ou-roosevelt-et-ibn-saoud-ont-scelle-le-pacte-du-quincy.html
THAROOR I., (18.07.2022), Was Biden’s Middle East trip worth it?, The Washington Post, https://www.washingtonpost.com/world/2022/07/18/biden-middle-east-saudi-achieved-worth/
The Institute for the Analysis of Global Security, (2002), Fueling Terror, http://www.iags.org/fuelingterror.html
YOUSSEF A., (22.07.2022), La visite de Biden au Golfe: des objectifs stratégiques et des résultats modestes, Agence Anadolu, https://www.aa.com.tr/fr/analyse/la-visite-de-biden-au-golfe-des-objectifs-strat%c3%a9giques-et-des-r%c3%a9sultats-modestes-analyse/2643608
ZERROUKY M., (17.07.2022), Joe Biden renoue avec Mohammed Ben Salman mais repart les mains vides, Le Monde, https://www.lemonde.fr/international/article/2022/07/17/joe-biden-renoue-avec-mohammed-ben-salman-mais-repart-les-mains-vides_6135069_3210.html
[1] dit Ibn Séoud ou Ibn Saoud
[2] Conflit qui oppose, du 2 août 1990 au 28 février 1991, l’Irak à une coalition de 35 États dirigée par les États-Unis à la suite de l’invasion et l’annexion du Koweït par l’Irak
[3] La grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire11 (ou révolte arabe de Palestine12) est une rébellion des Arabes des territoires sous mandat britannique, qui revendiquent la fin de celui-ci, la création d’un État arabe indépendant et la fin de l’immigration juive sioniste
[4] David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et enseignant-chercheur rattaché à l’Institut français d’analyse stratégique (Ifas), rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques
[5] Divulgué lors de la controverse de WikiLeaks U.S. ‘Cables’ en 2010)
Commenter